Durant le XVème siècle, Louis XI a constaté un déficit commercial de l’exploitation de la soie en France. A cette époque, la soie était principalement importée d’Italie. De manière à éviter ce déficit, il souhaitait que l’industrie de la soie se développe sur le territoire français. Ce n’est qu’en 1536 que François 1er accorde le privilège du tissage de fils d’or, d’argent et de soie à la ville de Lyon.
Lyon, la capitale Européenne de la soierie
La ville de Lyon a été choisie pour son potentiel économique dans l’industrie de la soierie et pour sa proximité avec l’Italie, son principal fournisseur de matières premières. Deux artisans piémontais se sont installés dans le quartier de la Croix Rousse afin de développer ce savoir-faire. C’est ainsi que Lyon devient la capitale de la soierie.
Qui sont donc les canuts.ses ?
Les canuts.ses, dont l’étymologie est incertaine, sont des tisserands de la soie. Ils détiennent leurs machines (les métiers à tisser notamment) et leur lieu de travail. Après 3 siècles d’évolution industrielle et de guerres, au XIXème siècle que l’activité des canuts est à son apogée. Ce marché est une grande opportunité économique et la population Lyonnaise explose au cours du XIXème siècle. En 1805, celle de la Croix rousse était seulement de 6000 contre 45000 en 1890. On compte 6 000 artisans et 30 000 compagnons.nes. à la fin du XIXème.
Pour qui travaillent-ils ? Avec qui travaillent-ils ?
Les artisans travaillent pour les soyeux, aussi appelés les négociants. Ils leur fournissent les matières premières et récupèrent le produit fini. Les tissus sont considérés comme un art et un produit luxueux. Le principal des demandes provient de la royauté et sa cour, et de la bourgeoisie. Se sont les soyeux qui détiennent la plus grande partie du capital, et décident du salaire des canuts.ses.
L’atelier est composé de canuts.ses et de compagnon.s.nes. Les compagnons sont la famille du/de la canut.se mais aussi des apprentis. Se sont toutes les personnes présentes dans l’atelier, qui participent à la production des tissus.
Comment travaillent-ils ?
A l'époque, les conditions de travail des artisans sont rudes. Ils travaillent 15h à 18h par jour, et toutes leurs étoffes étaient faites à la main. Certaines œuvres prennent des mois voire des années à terminer. Leurs salaires dépendent aussi du marché de la demande, ce qui influe sur la situation de toute la fabrique. Chaque étoffe est faite par une seule personne. La personne commencant une étoffe sera celle qui la finira. Chaque personne dans un atelier a son rôle.
La famille du/de la canut.se vit dans le même immeuble, et la plupart du temps, les compagnons.nes sont nourris, blanchis et logés sur place. Les enfants des ouvriers de la fabrique (canuts.ses) travaillent aussi. Les apprentis sont sous la directive de leur maître, afin d'apprendre leur métier. Leurs vies professionnelles et personnelles s'entremêlent ; la cuisine et le lavabo dans la même pièce, un lit à l'étage, mais aussi leur métier à tisser, tout ça sous le même toit. Les canuts et les compagnons ont la même quantité de travail, et tout le monde y prend part.
Au fil du temps, la situation des artisans de la Fabrique se dégradent. Pour des raisons politiques et économiques, en 1831, la révolte des canuts fait rage. La suite dans un prochain article !
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